"Oui, je me suis déjà endormi aux commandes"

Posté le 1 octobre 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctPour la première fois en Belgique, une étude a été menée auprès de pilotes de ligne pour connaître le degré de pression ou de fatigue au travail.

Un membre sur six de l’association belge de pilotes BeCA (Belgian Cockpit Association) a accepté de répondre aux questions qui leur ont été posées le week-end dernier. "Un succès, pour le porte-parole Francis Uyttenhove, vu que les moments de pause sont sacrés et que beaucoup de pilotes volent le samedi et le dimanche."

Voici les résultats de cette enquête menée aussi bien auprès de pilotes francophones que néerlandophones.

1. Vous êtes-vous déjà endormi dans le cockpit ?
La réponse est oui à 78 %. Ce n’est d’ailleurs pas interdit. Mais seulement sous strictes conditions et à des moments déterminés. En tout cas, il faut prévenir à l’avance son collègue, ce qui n’est manifestement pas toujours le cas. Bien sûr, cela ne veut pas dire que les pilotes dorment pendant des heures. Il se trouvera toujours un membre de l’équipage pour les secouer mais tout de même, ce n’est pas une réponse très sécurisante.

"Même en tant qu’instructeur, cela m’est déjà arrivé, avouent des pilotes. Souvent pendant des vols de croisière à de rares moments, aussi bien de jour comme de nuit."

2. Combien de fois par an cela vous arrive-t-il ?
Environ cinq fois. Certains avouent tout de même qu’ils s’endorment de dix à douze fois par an.

3. Avez-vous déjà vu un collègue s’endormir près de vous ?
La réponse est oui à 96,5 %. Selon les pilotes, il est très difficile de détecter la fatigue d’un collègue, surtout lors de microsiestes. Mais cela peut aussi être la conséquence d’une activité monotone. En général, ceux qui s’endorment un court instant ne s’en rendent même pas compte.

4. Combien de fois par an ?
En moyenne, les pilotes avouent avoir dû secouer sept fois par an un collègue assoupi.

5. Est-ce que la pression au travail est si importante qu’elle met la sécurité en danger ?
La réponse est oui pour 68,4 % des répondants. "C’est bien sûr de notre responsabilité de refuser de voler si on se sent fatigué, expliquent les pilotes. Mais c’est parfois difficile à évaluer. Et puis, on a peur des conséquences pour la compagnie, pour les voyageurs. Ce sont surtout les jeunes qui ont parfois la tentation d’aller au-delà de leurs limites."

6. Si oui, combien de fois par an ?
En moyenne, les pilotes ont l’impression de mettre la sécurité en danger cinq fois par an.

7. Avez-vous déjà piloté en prenant une boisson alcoolisée ?
Pas d’équivoque, la réponse est non à 100 %. Boire est formellement interdit pour un pilote… en service.

8. Connaissez-vous un collègue qui le fasse ?
Ici, on descend à… 96 % de "non" seulement. "Dans les années 90, ça arrivait peut-être. Mais plus aujourd’hui."

Source (dhnet.be)

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