Peut-on encore s'épanouir par le travail ?

Posté le 4 septembre 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctAujourd'hui, les attentes immenses des salariés européens à l'égard du travail ne sont pas satisfaites, "notamment dans les pays où elles sont le plus intenses", constatent les sociologues Dominique Méda et Patricia Vendramin, en conclusion de leur étude réalisée de 2006 à 2008 avec des chercheurs en Belgique, France, Allemagne, Portugal, Hongrie et Italie sur "l'évolution du rapport au travail pour les différentes générations".

Les plus récentes enquêtes européennes (European Social Survey 2011, European Value Study 2008, International Social Survey Programme 2005) rappellent à quel point les Européens sont attachés à ce que leur apporte le travail en termes de réalisation de soi.

Les jeunes pensent-ils différemment de leurs aînés ? L'augmentation des niveaux d'éducation et l'évolution du marché de l'emploi ont-ils changé les rapports au travail ? Ce sont les questions auxquelles tente de répondre cet ouvrage.

L'engagement de chaque individu dépend de ses propres expériences sur le marché du travail, notent les auteurs. Or, "la flexibilité a largement contribué à individualiser les situations de travail et les parcours professionnels", écrivent-elles. Mais aussi "à produire de l'insécurité et de l'exclusion"...

"UN NOUVEAU TYPE DE PROSPÉRITÉ"

Selon l'enquête EWCS 2010 en Europe, 40 % des salariés de moins de 30 ans ont un contrat à durée déterminée ou intérimaire.

Or si les jeunes ont intégré la flexibilité du temps de travail, du lieu de travail et des systèmes de rémunération comme "normale" en début de carrière, s'ils ont trouvé dans un mode d'organisation par projet une source de développement personnel, cette fragmentation du marché du travail n'est, pour la majorité des salariés, pas compatible avec l'objectif de réalisation de soi au travail, postulent les auteurs.

"L'insécurité économique et la dégradation de la qualité de l'emploi laissent peu d'espace d'épanouissement, en particulier à long terme", expliquent-elles.

A la critique succèdent leurs recommandations. Pour réoffrir du sens à tous les salariés, les auteurs proposent de changer la donne, de réinventer le travail en quelque sorte.

Comment ? En recherchant "un nouveau type de prospérité", fondé sur la coopération entre producteurs et consommateurs pour produire des biens et des services socialement utiles et durables, qui permettrait d'organiser "l'accès de tous à un emploi décent"...

Source (lemonde.fr)

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