Perception du handicap au travail

Posté le 22 mars 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

altDes formations pour oublier les préjugés

Courageuses et méritantes, mais improductives : voici en résumé les principaux stéréotypes à l'égard des travailleurs handicapés qui ressortent d'une étude de l'association IMS-Entreprendre pour la Cité, publiée en avril dernier. Les préjugés positifs n'étant pas non plus sans impact négatif : "On va par exemple s'attendre à ce que les personnes handicapées soient plus motivées que les autres et porter du coup un jugement parfois extrêmement négatif dans le cas où elles auraient un niveau de motivation et de sympathie normal", note Inès Dauvergne, responsable diversité à l'IMS. Elle relève deux autres préjugés majeurs : le handicap est perçu comme très éloigné du monde de l'entreprise et souvent associé au seul le fauteuil roulant.

Dans la palette des outils à disposition des entreprises pour combattre les a priori : affiches, plaquettes, intranet, théâtre... et formations. Proposées notamment par des associations ou des cabinets spécialisés, elles se présentent sous forme de modules courts parfois dédiés aux représentations ou à la connaissance du handicap, parfois intégrés à d'autres thématiques sur le handicap, selon les organismes. Inter ou intra-entreprise, payantes, elles revêtent des formats courts, d'un jour voire une demi-journée minimum. Quand les entreprises s'inscrivent-elles ? "Certaines commencent par sensibiliser leur collectif avant de recruter une personne handicapée, d'autres s'inscrivent parce qu'elles ont recruté quelqu'un et ont besoin d'être accompagnées", remarque Karine David, responsable de l'Adapt Formation.

Apports théoriques, rencontres ou mises en situation sont autant de possibilités pour s'attaquer aux préjugés. "Nous travaillons beaucoup sur des études de cas et les témoignages qui sont des moments forts", indique Karine David. "C'est seulement une fois qu'on a commencé à travailler l'aspect rationnel et qu'on a fait comprendre le phénomène de stéréotype, qu'on peut commencer à toucher à l'émotion, notamment par le biais des mises en situation. Dans cette seconde phase, il est essentiel de ne pas obliger à participer", analyse Guy Tisserant, cofondateur du cabinet TH Conseil.

"Nous introduisons nos formations en langue étrangère pour leur expliquer qu'ils peuvent eux-mêmes se retrouver à tout moment en situation de handicap, décrit de son côté Antoine Dezalay, consultant au sein du cabinet Ariane Conseil. Ou bien nous utilisons des vidéos pour illustrer la compensation du handicap". Autre type de formation, l'e-learning, dont l'offre foisonne sur le Web.

Quant aux effets que les formations peuvent produire, Jennifer Pagnoux, chargée de la mission handicap de Phone Régie, qui a fait appel à Ariane Conseil pour former ses managers, responsables de compte et collaborateurs, témoigne : "Aujourd'hui, ils viennent plus spontanément vers la mission handicap".

Mais une formation ne suffit bien sûr pas à démonter les stéréotypes. Inès Dauvergne d'insister : "Il faut qu'il y ait un ensemble d'actions déployées dans l'entreprise et dont les salariés et les managers bénéficient régulièrement".

Par Natasa Laporte

 Source : le Nouvel Eco

Espace CHSCT, plateforme N°1 d'information CHSCT, édité par son partenaire Travail & Facteur Humain, cabinet spécialisé en expertise CHSCT et formation CHSCT