Quelques jours avant la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail du 28 avril consacrée au stress, Malakoff Médéric publie son étude annuelle sur la santé et le bien-être des salariés. Elle attire l’attention des entreprises sur plusieurs points de vigilance. Notamment l’accompagnement des changements et l’allongement de la vie professionnelle. Fidèle à son approche globale de la santé et du bien-être au travail, la 7e étude annuelle de Malakoff Médéric sur le sujet couvre tous les champs de la santé au travail: conditions et organisation du travail, management, contexte social, hygiène de vie, état de santé, absentéisme, engagement des salariés, perception des efforts de l’entreprise en matière de santé et de qualité de vie au travail (QVT). Parmi les évolutions marquantes, l’étude révèle que la moitié des salariés a connu au moins un changement interne important dans son travail au cours des douze derniers mois, contre 36% des salariés en 2009. Ces changements peuvent être: un plan social, un licenciement, une modification imposée de poste ou de métier, mais ce sont les restructurations et les réorganisations qui ont le plus progressé depuis 2009 (+ 11 points). Un contexte de transformation qui conduit les salariés à ressentir plus fortement la pression: «Dès le premier événement vécu, le sentiment de fatigue nerveuse et de pression temporelle au détriment de la qualité de vie au travail augmente», relève l’étude. D’où l’importance pour les entreprises de tenir compte des effets de ces changements sur la santé mentale et physique, et l’intérêt pour elles d’intégrer des démarches de QVT comme levier de performance économique et sociale. Allongement de la vie professionnelle Défi majeur d’organisation du travail, de prévention et de maintien dans l’emploi: l’allongement de la vie professionnelle doit être traité d’urgence par les entreprises. En effet, plus d’un salarié sur deux pense qu’il n’aura pas la capacité physique pour faire le même travail ou travailler au même rythme dans dix ans. Les plus de 50 ans ne sont que 35% à se sentir capables de travailler au même rythme dans dix ans, et 43% à se sentir physiquement capable de faire le même travail. Perte d’autonomie Facteur sensible de risque psychosocial également, la perte d’autonomie croissante perçue par les salariés: seuls 23% d’entre eux estiment avoir la possibilité de prendre des décisions dans leur travail, soit une baisse de 14 points en sept ans. Désengagement Par ailleurs, les signes du désengagement au travail sont de plus en plus nombreux. L’étude montre une augmentation régulière de la part des salariés d’accord avec l’affirmation: «Je ne suis pas malade, mais j’aurais bien envie de prendre un arrêt maladie». En 2015, 26% des salariés partagent cet avis, contre 18% en 2009. «Les entreprises doivent inventer un nouveau pacte social, qui ne sera pas financier, faute de croissance retrouvée, mais fondé sur davantage de marges d’autonomie, de possibilités d’engagement et de nouvelles formes de reconnaissance», recommande Anne-Sophie Godon. Virginie Leblanc Méthodologie Par virginie Leblanc 27/04/2016 Entreprise & Carrières |