Les bonnes feuilles de l'arbre des causes

Posté le 10 janvier 2014 | Dernière mise à jour le 4 août 2023

Les bonnes feuilles de l'arbre des causes

L’arbre des causes est une démarche d’analyse suite à un accident du travail. Il permet de reconstituer le processus de l’accident pour proposer ensuite une démarche de prévention appropriée.  C’est l’INRS (Institut National de la Recherche et de Sécurité) qui a développé cette méthode dans les années 70. Quelle est son utilité ? Qui le réalise et comment ? Nos experts se sont penchés sur ces questions.

Son utilité

L’arbre des causes est une représentation graphique. Il permet, en faisant une reconstitution,  de déterminer les causes ou les enchaînements des causes qui ont mené à l’accident.  C’est un support très utile dans la prévention des risques professionnels, mais aussi pour  comprendre une situation de travail qui peut être parfois complexe.

Il permet une analyse factuelle, avec les personnes concernées :  les personnes qui sont en lien avec l’accident,  mais aussi celles qui ont des compétences dans l’analyse des risques professionnels, ou en matière de prévention santé sécurité.  Il aide à prendre du recul pour diagnostiquer la situation, évaluer les risques à la source et faciliter l’enquête administrative sur les causes de l’accident du travail. Cela permet ensuite de prendre les mesures de prévention nécessaires pour éviter que cela ne se reproduise.

Cet arbre permet de relever les facteurs de risques en matière de santé et de sécurité au travail, qui peuvent provoquer d'autres accidents ou incidents. Cette analyse collective va être l’occasion de travailler sur la prévention et les risques auxquels sont soumis les salariés. 

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Comment le construire ?

1- Construire le groupe de travail

Il est important de constituer un groupe composé des personnes en lien avec l’accident : victime, témoins. Mais aussi toute personne compétente en matière de prévention des risques et maladies professionnelles. Par exemple, les TMS (troubles musculo-squelettiques), RPS (risques psychosociaux) peuvent être une cause (ou une conséquence) d’un accident du travail.

L’animateur de groupe doit posséder une bonne connaissance de la méthode de l’arbre des causes. Il doit être capable de couper court à une discussion qui n’aurait aucun lien avec l’accident.

Les membres du groupe sont généralement : un élu du CSSCT, le chef d’entreprise en qualité de responsable hiérarchique, les témoins de l’accident et  la victime elle-même. Ces professionnels sont là pour formaliser les données recueillies, repérer les dangers des postes de travail. Ils sont à même ensuite de proposer des mesures préventives pour la sécurité des salariés. 

2- Recueil des faits

C’est la chose à faire le plus tôt possible après la survenue d’un accident : listez les faits. Cette liste va permettre d’évaluer les dangers, mais servira aussi à l’élaboration du document unique.

Cela consiste donc à  : 

  • Recueillir les déclarations de la ou des victimes, des témoins et acteurs de l’accident, en tenant compte des imprécisions possibles (situations dangereuses, chutes, bruits, facteurs humains…)
  • Observer le lieu de travail, l’ergonomie, afin de noter si des éléments techniques ou matériels peuvent conduire à des conditions de travail présentant des situations à risques (amiante, risques chimiques, risques corporels…)
  • Vérifier dans le document unique de prévention si une évaluation des risques pour les travailleurs existe, si les enjeux de la prévention y figurent
  • Vérifier la signalisation existante et les consignes de sécurité : sont-elles claires ? suffisantes ? 

Certaines méthodes peuvent vous aider, comme le brainstorming, ou le mind mapping.

La construction et l’exploitation de l’arbre des causes

Construction 

Les faits recueillis doivent être résumés par une phrase très courte. Attention ils doivent être précis et avérés et non des opinions ou des jugements.

Vous pouvez alors répartir ces faits sur un diagramme arborescent. Construisez-le dans le sens de la lecture souhaitée (de haut en bas ou de gauche à droite) de façon à ce qu’il corresponde à la chronologie des évènements.

Déterminez la ou les causes en vous posant les bonnes questions. Pour chaque cause, il faut vérifier que le fait soit directement en lien, ou ce qu’il a fallu pour provoquer la situation. Cette étape permet de supprimer les informations inutiles, pour une bonne cohérence.

Comment l'exploiter  ?

Si l’arbre des causes est établi correctement, vous pourrez constater que chacun des faits retenus est “utile” à la survenue de l’accident. En pratique, cela permet de mettre en place  des actions de prévention appropriées pour tous les faits dans l’arbre.

Mais aussi de prévenir les risques liés au lieu ou au poste de travail. Certains secteurs comme le BTP, les hôpitaux, présentent une pénibilité, avec des risques accrus  pour la santé et la sécurité au travail. La prévention des risques au travail est donc nécessaire. 

Ces mesures peuvent être diverses : formation à la prévention des risques au travail, mise en place de fiches de prévention, amélioration des conditions de travail et des équipements de protection, ajout de signalisation…

L’arbre des causes : le mot de l’expert AXIUM

L’employeur est garant de la santé et de la sécurité de ses salariés au travail. Il doit donc être réactif et mettre en place les moyens nécessaires, qu’ils  soient matériels, organisationnels, ou managériaux.

De plus, en cas d’accident du travail, l’inspection du travail effectue un contrôle. Dans ce cadre, l’inspecteur demande au chef d’entreprise une analyse de l’accident, mais aussi les conclusions tirées afin de supprimer les risques à l’origine de l’accident. (article R4323-1 du code du travail). L’arbre des causes répondra à ces demandes.