«Avec des usines chimiques, le risque zéro n'existe pas»

Posté le 31 juillet 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctMardi, l'incendie dans une usine pétrochimique de Floride a fait une dizaine de blessés dont quatre graves. En juin, un accident similaire en Louisiane avait coûté la vie à deux personnes. En avril, 15 habitants de la ville de West, au Texas, avaient péri dans l'explosion d'une usine d'engrais. Mais selon l'expert en risques industriels Steve Zell, il est «trop tôt» pour mettre en cause les régulations américaines.

Trois accidents majeurs en trois mois, est-ce anormal?

C'est trop tôt pour le dire. Les enquêtes sont encore en cours. Y a-t-il eu des manquements au niveau de la maintenance, du respect des consignes de sécurité ou une erreur humaine? On ne le sait pas. Ce qui est sûr, c'est que la loi des séries n'existe pas.

Les régulations américaines sont-elles assez strictes?

Elles sont plus complexes qu'en Europe mais pas forcément moins strictes. Il y a celles du niveau fédéral, qui représentent le minimum à respecter. Mais derrière, chaque Etat peut imposer des règles plus restrictives.

Le propriétaire de l'usine de Floride, Blue Rhino, avait reçu une amende en 2011 pour non respect de normes de sécurité. Les autorités ont-elles les moyens de les faire respecter?

On ne sait pas si l'incendie est lié au problème soulevé en 2011. L'exploitant affirme qu'il avait apporté les corrections exigées. L'agence de la sécurité du travail et de la santé (OSHA) dispose d'inspecteurs qui s'assurent qu'une nouvelle usine est aux normes. Ensuite, des visites épisodiques et inopinées ont lieu et poussent les entreprises à se maintenir au niveau réglementaire.

La balance entre sécurité et coûts penche-t-elle parfois du mauvais côté?

C'est possible ponctuellement mais ce n'est pas dans l'intérêt des entreprises. Un accident est catastrophique pour leur image. Cela signifie souvent un procès et des dommages colossaux. En plus des inspections gouvernementales, la pratique standard dans l'industrie est de procéder à un arrêt complet, souvent annuel, pour faire le bilan du matériel. Mais même en respectant les règles les plus strictes du monde, quand on parle d'usines chimiques, qui manipulent des produits instables, le risque zéro n'existe pas.

Source (20minutes.fr)

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