La Poste de nouveau assignée en référé par ses salariés qui dénoncent le mal-être au travail

Posté le 1 août 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctLe climat social ne s’est pas réchauffé avec l’été. Les salariés du centre de tri de La Poste de Mouguerre étaient une fois de plus au tribunal de Bayonne ce mardi matin afin d’y assigner en référé le groupe postal pour entrave au fonctionnement du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Jean-Michel Gabarrus et Sophie Hirigoyen, représentants des salariés au CHSCT, déplorent que “la direction refuse le moindre débat qui pourrait remettre en cause son pouvoir concernant l’organisation du travail ”.

Les représentants du personnel attendent de cette deuxième action en justice – dont le délibéré devrait être rendu le 13 août prochain – qu’elle leur dise si oui ou non leur direction a tout pouvoir sur le calendrier des réunions. À la fin de la longue réunion du CHSCT du 14 juin dernier, les salariés ont demandé au président qu’une seconde réunion soit programmée pendant l’été pour traiter tous les points qui n’avaient pas pu l’être ce jour-là. “Il nous a répondu que nous nous en occuperions en septembre, à la prochaine réunion”, relate Jean-Michel Gabarrus.

Le tribunal plutôt qu’une réunion
Une réponse que les salariés n’acceptent pas : “Parmi les points à aborder, il y avait notamment nos doléances et nos demandes sur la réorganisation du travail qui ne peuvent pas attendre la fin des vacances, sinon, à chaque réunion, on accumule les sujets et on ne s’en sort pas”, expliquent les représentants du personnel. Jean-Michel Gabarrus et Sophie Hirigoyen restent abasourdis devant l’attitude de leur direction qui “préfère aller en justice à grande débauche de moyens plutôt que d’organiser une nouvelle réunion”.
Selon eux, la direction du groupe La Poste, qui était hier injoignable, refusera de se laisser contredire tant que l’étude commandée à un cabinet d’expertise par le CHSCT sur les risques au travail n’aura pas donné ses résultats. Soit pas avant la fin du mois de septembre prochain.
Le CHSCT a été mis en place depuis un an et demi au centre de tri de Mouguerre, au moment où La Poste est passée d’un statut d’établissement public à celui de société anonyme de droit privé. Comme dans toutes les entreprises privées, ce comité est censé être un plus pour la protection des droits des salariés.

Une tentative de suicide “oubliée” par la direction selon les syndicats
Le 4 mars dernier, l’un des postiers du centre de tri de Mouguerre tentait de mettre fin à ses jours. Dans une lettre intitulée “La Poste m’a tué” et adressée à ses collègues, il expliquait son geste par des conditions de travail devenues insupportables. Depuis, les semaines ont passé. “On a tous l’impression que cet épisode a été oublié par la direction”, accuse Sophie Hirigoyen. “Nous observons qu’un certain nombre d’agents du centre de tri de Mouguerre est en situation de souffrance et de mal-être au travail”, ajoute Jean-Michel Gabarrus qui espère qu’il ne faudra pas un autre drame pour que la direction entende leurs revendications.

“Nous sommes en tout cas déterminés à poursuivre nos actions, par solidarité avec notre collègue, mais aussi pour nous”, résumé le syndicaliste. Saisie en avril en référé, le tribunal administratif avait condamné le directeur qui avait fait de la présence d’un cadre de l’entreprise aux réunions du CHSCT un préalable à leur tenue.

Source (lejpb.com)

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