Étude sur les cancers attribuables au travail

Posté le 22 novembre 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

Montréal, le 13 novembre 2013 - Après avoir brossé un portrait des travailleurs exposés aux substances cancérogènes, l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) publie une étude qui, pour la première fois au Québec, quantifie le nombre de cancers qui pourraient être attribuables au travail pour une vingtaine de sièges ou types de cancer parmi les plus fréquents et les plus souvent associés à une origine professionnelle. Les données obtenues indiquent que les cancers d’origine professionnelle constituent un fardeau significatif qui est largement sous-évalué, d’autant plus qu’il peut s’écouler entre 10 et 50 ans entre l’exposition d’un travailleur et le développement d’un cancer.

Pour connaître l’étendue du problème, les chercheurs ont pris en compte les statistiques d’indemnisation de la CSST, mais ils ont surtout utilisé les proportions de cancers attribuables au travail publiées par des scientifiques dans des pays où les profils d’activité économique sont comparables à ceux du Québec, soit la Finlande et la Grande-Bretagne. Cette méthode a permis d’estimer que 6 % (entre 5 et 8 %) de tous les nouveaux cancers pouvaient être causés par le travail, pour un total de 1 800 à 3 000 nouveaux cancers par année entre 2002 et 2006. Les cancers professionnels touchant le plus de Québécois seraient ceux de la trachée, des bronches et des poumons, de la prostate, de la vessie et de la peau (excluant le mélanome) de même que le mésothéliome et les lymphomes non hodgkiniens. Pour les Québécoises, les cancers du sein et de la trachée, des bronches et des poumons seraient les plus nombreux. Il a aussi été estimé que 8 % (entre 7 et 11 %) de tous les décès par cancer (11 à 17 % chez les hommes et 2 à 4 % chez les femmes) seraient associés au travail, soit de 1 110 à 1 700 décès par cancer annuellement. Les cancers de la trachée, des bronches et des poumons pour les deux sexes et ensuite le mésothéliome et les leucémies chez les hommes et le cancer du sein chez les femmes causeraient le plus grand nombre de décès.

« Le délai entre l’exposition professionnelle et un diagnostic de cancer (temps de latence) peut-être très long et il est alors difficile de faire le lien entre les deux. Les cancers observés maintenant résultent d’expositions souvent très lointaines. Ceci rend très ardu l’obtention d’un portrait fiable des cancers attribuables à des expositions en milieu de travail. Par contre, il existe des moyens de diminuer les risques de cancer. Pour y parvenir, il faut prendre des mesures préventives dès maintenant en visant une réduction de l’exposition au plus bas niveau possible, comme le stipule la réglementation québécoise, et en s’assurant d’un étiquetage adéquat des produits contenant des cancérogènes. », conclut l’épidémiologiste France Labrèche, auteure principale de cette étude qui vient étayer l’élaboration d’une programmation thématique de l’IRSST sur les cancérogènes professionnels.

Rappelons que l’IRSST a lancé récemment le document de sensibilisation intitulé Y a-t-il des cancérogènes dans votre milieu de travail? Passez à l’action ! dont la publication a été saluée et soutenue par la Société canadienne du cancer, qui a, elle aussi, un mandat de prévention.

|| Pour consulter sans frais les résultats de cette nouvelle étude ||

 

Source (irsst.qc.ca)

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