Danemark: les étudiants d'Aalborg sont-ils mieux formés au monde du travail ?

Posté le 21 février 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

altFini les cours magistraux dans des auditoires souvent désertés, place au travail de groupe sur des problématiques de la vie réelle. L’université d’Aalborg, au Danemark, appliqué l’apprentissage par problèmes et projets. Résultat : ils sont mieux préparés au monde du travail. Découvrez notre reportage vidéo, à Aalborg et à Louvain-La-Neuve.

Créée en 1974, la jeune université d’Aalborg applique l’apprentissage par problèmes et projets, aussi connu comme "modèle d’Aalborg". Concrètement, les étudiants commencent l’année par quelques cours magistraux qui introduisent la matière. Parallèlement, ils réalisent des exercices en groupe. Ensuite, ils forment un groupe pour l’ensemble du semestre, avec lequel ils vont travailler sur un gros projet, qu’ils choisissent eux-mêmes. A partir de la mi-novembre, ils n’ont plus de cours. Mais ils viennent tous les jours à l’université, où un local leur est attribué, pour avancer sur leur projet.

Clémence Dubois, étudiante française en Erasmus pour un an à Aalborg, a travaillé avec son groupe sur une problématique très concrète : comment chauffer au mieux la ville de Viborg, en tenant compte des impératifs économiques, environnementaux et sociaux ? Faut-il privilégier le chauffage collectif ou le chauffage individuel ? Faut-il utiliser des déchets, de la biomasse ?

Les étudiants ont été confrontés à plusieurs limites, comme nous l’explique Clémence dans notre reportage ci-contre. Des limites qu’ils rencontreront également dans le monde professionnel.

L'étudiant au centre de son apprentissage

A Aalborg, les rôles des enseignants et des étudiants sont modifiés. L’étudiant est acteur de sa formation. Il apprend à être plus autonome, à travailler en groupe, à réfléchir à des solutions, à surmonter des limites. Le professeur lui est surtout un encadrant. Après avoir expliqué les bases de la matière, il laisse les étudiants travailler sur leur projet, approfondir la matière. Il est là pour répondre à leurs questions et les recadrer.

Cette méthode a évidemment ses limites. Ainsi, Clémence nous a expliqué avoir l’impression d’être devenue beaucoup plus indépendante mais d’avoir acquis moins de connaissances que dans le système traditionnel appliqué dans son école d’ingénieurs en France.

Les employeurs sont, eux, satisfaits : les étudiants d’Aalborg sont prêts à intégrer une équipe dès le jour de leur engagement. Ils ont acquis des qualités essentielles au monde professionnel, comme nous l’explique la pro-recteur de l’université dans notre reportage ci-contre. Le directeur du port d’Aalborg, qui emploie des anciens et accueille de nombreux stagiaires, nous le confirme.

Nous nous sommes également rendus à l’université catholique de Louvain. Depuis une dizaine d’années, l’Ecole polytechnique applique l’apprentissage par problèmes et projets, adapté au système belge. Le professeur Benoît Raucent a passé six mois à Aalborg pour mieux cerner le modèle. S’il craignait un peu qu’il ne soit pas applicable en Belgique, il a changé d’avis : les résultats sont très encourageants, les étudiants sont motivés et les auditoires se repeuplent. Découvrez l’interview intégrale de Benoît Raucent ci-contre, ainsi que notre reportage vidéo à Aalborg et Louvain-La-Neuve.

source: rtbf.be

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