Cigarette électronique : Claude Evin favorable à l'interdiction dans les lieux publics

Posté le 8 octobre 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctAvec le succès grandissant de la cigarette électronique (plus de 1,5 million d'usagers en France), le débat sur sa possible nocivité et sur sa place dans les lieux publics prend de l'ampleur. Actuellement, la loi Evin du 10 janvier 1991 interdit de fumer dans tout "lieu à usage collectif" – ce qui inclut le lieu de travail – mais ne dit rien du "vapotage" (nom donné à l'utilisation de la cigarette électronique) et reste à l'appréciation des employeurs.

L'ancien ministre socialiste de la santé et actuel président de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, Claude Evin, se dit favorable à l'interdiction de "vapoter" dans tous les lieux accueillant du public, y compris le lieu de travail. "C'est une question de cohérence du message, assure-t-il au Monde.fr. Si vous arrêtez de fumer du goudron, ce n'est pas pour vous retrouver à côté de quelqu'un qui 'tire' sur sa cigarette électronique. Il ne faut pas l'autoriser dans les lieux accueillant du public."

M. Evin rejoint sur ce point l'actuelle ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s'est déclarée favorable à un alignement de la législation de la cigarette électronique sur celle du tabac : interdiction dans les "lieux à usage collectif" (lieux publics et de travail), dans les bars, les restaurants, ainsi qu'une interdiction de vente aux mineurs. Elle a alors demandé au Conseil d'Etat de définir les modalités d'une telle restriction. Vapoter, "il faut bien le dire, c'est fumer", avait-elle lâché en mai sur France Info – en reconnaissant toutefois que la cigarette électronique pouvait être une solution pour ceux qui veulent arrêter de fumer. C'est l'un des enjeux du vote du Parlement européen, mardi 8 octobre, sur la "directive tabac", qui pourrait aboutir à un classement de l'"e-cigarette" en médicament, et donc à une vente exclusivement en pharmacie – un projet contre lequel les "vapoteurs" se mobilisent beaucoup.

"SI L'ABSENCE DE NOCIVITÉ EST PROUVÉE, IL FAUT EN FAIRE LA PROMOTION"

En mars, l'Institut national de recherche et de sécurité avait recommandé aux employeurs d'interdire la cigarette électronique dans leurs locaux au moyen d'une modification du règlement intérieur. Le motif ? L'"obligation de sécurité de résultat" de l'employeur et un objectif de "protéger tous les salariés d'une éventuelle exposition 'passive' à [la cigarette électronique] qui, en raison des impuretés qu'il contient et des composés volatifs et des particules libérés dans l'atmosphère, est susceptible d'être préjudiciable pour la santé". La question de la nocivité ou de l'inocuité de l'"e-cigarette" est encore soumise à débat.

Claude Evin se distingue en revanche de Marisol Touraine sur la question de la publicité autour de la cigarette électronique. La ministre de la santé s'est prononcée contre, tandis que le président de l'ARS se montre plus nuancé. "Si l'absence de nocivité est prouvée scientifiquement et que les études montrent que la cigarette électronique réduit l'addiction au tabac, il faut en faire la promotion", déclare-t-il au Monde.fr. Actuellement, la publicité de l'"e-cigarette" est encore légale, comme l'a prouvé un spot diffusé à de multiples reprises sur BFM TV début octobre.

Source (lemonde.fr)

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