Comment analyser les risques professionnels ?

Dernière mise à jour le 4 août 2023

Les risques professionnels sont définis par l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) comme l'éventualité d'une rencontre entre le salarié et un ou plusieurs dangers auxquels il peut être exposé. Identifier, analyser et évaluer les risques professionnels permet de définir les bonnes actions de prévention. Comment évaluer les risques ? Quel est le rôle des élus, notamment la CSSCT dans l’analyse des risques professionnels ? Nos experts vous répondent.

Risques professionnels : définition

Un risque professionnel est un évènement qui met en danger un salarié dans le cadre de son travail.  Le code du travail précise que l’évaluation des risques professionnels (EvRP) doit permettre de mettre en place la protection adaptée pour la santé et la sécurité des salariés.

L’évaluation concerne  les équipements de travail, les procédés de fabrication, les substances ou préparations chimiques, l’aménagement du lieu de travail, etc. Certains secteurs sont davantage touchés comme le BTP, la manutention, les services routiers, la santé et le soins.

Chaque entreprise doit donc être en mesure d’évaluer les risques professionnels. Elle doit ensuite les consigner dans le document unique d’évaluation des risques. (conditions de travail, la pénibilité, la durée d’exposition à laquelle chaque travailleur s’expose...).

Les étapes d’une bonne analyse des risques professionnels

Les membres élus de la CSSCT sont particulièrement concernés. C’est une des missions principales de cette instance, comme indiqué dans l’article R4612-2 du code du travail. 

Identifier les dangers et analyser les risques

Il est nécessaire de faire l’état des lieux des installations, équipements de travail, méthodes de travail. Mais aussi de visiter les locaux et les aménagements, de repérer les substances ou préparations chimiques qui sont utilisées. Ou encore d'observer des situations de travail (travail sur écran, ergonomie, absentéisme…) 

C’est le rôle des élus de la CSSCT dans le cadre des visites trimestrielles.

Tous les risques liés à l’activité de l’entreprise doivent être répertoriés (bruits, chutes, intoxication, écrasement, etc). Ne pas oublier les risques psychosociaux, souvent liés aux relations sociales et à l’ambiance de travail.

Le chef d’entreprise et les membres de la CSSCT peuvent s’appuyer sur des documents déjà utilisés . (fiches de poste, historique des accident du travail, registre des salariés soumis à une surveillance médicale renforcée, etc. )

Il faut tenir compte du travail réel, en opposition au travail prescrit . Identifier les risques sur le terrain et observer le quotidien des salariés : un bon moyen pour une bonne prévention des risques liés au travail.

Cet écart entre le travail réel et le travail prescrit est un facteur de risques professionnels. Il faut donc comprendre pourquoi les salariés s’en écartent en recueillant leurs suggestions afin de réduire, voire supprimer cet écart.

Livre blanc : les facteurs de risques psychosociaux et leurs conséquences en entreprise

Classer les risques

Une fois les risques professionnels identifiés, il faut pouvoir les classer, selon le niveau de gravité. Tout cela doit être retranscrit dans le document d’évaluation des risques, qui doit être mis à jour régulièrement.  Cette classification permettra ensuite de déterminer les mesures de prévention les plus appropriées pour réduire, voire supprimer ces risques. 

Les outils utilisés pour classer les risques  sont des matrices “probabilité/gravité”

  • Gravité des dommages potentiels :
  1. FAIBLE : Accident ou maladie sans arrêt de travail
  2. MOYENNE : Accident ou maladie avec arrêt de travail
  3. GRAVE : Accident ou maladie avec incapacité permanente, maladie professionnelle.
  4. MORTELLE : Accident ou maladie mortelle
  • Probabilité d’apparition de l’accident.
  1. IMPROBABLE : événement qui a peu de chance de se produire, fréquence très rare ou très courte durée d’exposition au risque
  2. PEU PROBABLE : événement peu fréquent ou de courte durée au risque
  3. PROBABLE : événement qui a déjà eu lieu précédemment , fréquence d’exposition forte ou de durée moyenne au risque
  4. TRÈS PROBABLE : risques identifiés, très fréquents, exposition fréquente ou de longue durée au risque

Proposer des actions de prévention

Suite à ce classement, le chef d’entreprise, après avis des représentants du personnel, peut mettre en place des actions en matière de prévention. Cela peut concerner :

  • un rappel des gestes et postures à tenir en fonction du métier, 
  • des mesures de protection collective, 
  • des actions de formation à la sécurité, 
  • l’intervention de conseillers en prévention, etc.

Les actions de prévention des risques sont choisies en favorisant les mesures qui répondent au 9 principes généraux de prévention

Le document unique

La liste des risques professionnels pour remplir son document unique

L’employeur a obligation d’indiquer les résultats de l’évaluation et l’analyse des risques dans le document unique d’évaluation des risques (DUER). Y figurent les risques professionnels de chaque unité ou lieu de travail de l’entreprise, l’identification des dangers et l’estimation du risque d’exposition. 

Cette évaluation doit être renouvelée annuellement et actualisée lors de changements importants.

Le DUER doit être accessible à tous les membres de l’entreprise : salariés, membres du CSE-CSSCT, médecine du travail (article R4121-1 du code du travail).

Analyse des risques professionnels : le mot de l’expert AXIUM

L’analyse et l’évaluation des risques, constituent les éléments indispensables pour la santé et la sécurité au travail. Elle est nécessaire pour une amélioration des conditions de travail,  pour une bonne politique de prévention. Cette analyse va permettre de prendre les mesures nécessaires en matière de santé, de sécurité et de bien-être au travail.

Si vous souhaitez davantage de renseignement, vous pouvez également consulter la brochure éditée par l’INRS qui répond aux questions courantes sur l’évaluation des risques.