Suicide d'un infirmier à l'hôpital Rangueil : un accident du travail pour le CHU de Toulouse

Posté le 4 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

 

Les faits se sont produits à Rangueil./ DDM archives

Après le suicide, le lundi 13 juin, d’un infirmier sur son lieu de travail à l’hôpital Rangueil, trois enquêtes sur quatre sont toujours en cours (médico-judiciaire, inspection du travail, interne).

Celle du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail), ouverte pour « danger grave et imminent » s’est terminée hier avec des préconisations présentées lors d’un CHSCT exceptionnel. Au premier rang desquelles la reconnaissance de ce suicide comme accident du travail. « Le directeur des ressources humaines était d’accord avec cette demande. Il nous l’a signifié dès le lendemain du drame lors de la commission médicale d’établissement. Le Directeur général l’a confirmé une semaine plus tard, mardi dernier, lorsque nous sommes intervenus au conseil de surveillance », relatait hier Julien Terrié, secrétaire CGT du CHSCT central du CHU de Toulouse.

La direction du CHU de Toulouse confirme qu’elle reconnaît le suicide comme un accident de travail et qu’elle applique la présomption d’imputabilité, le décès étant intervenu sur le lieu d’exercice professionnel et pendant les heures de service. Elle conduit par ailleurs une enquête interne pour « faire toute la transparence sur l’environnement de travail de ce professionnel ».

Cette enquête administrative est menée par quatre professionnels du CHU : deux médecins, un cadre de direction et un directeur des soins. Le délai de remise du rapport d’enquête est de quatre semaines. « Nous porterons la plus grande attention aux recommandations formulées par la mission d’enquête sur la conduite des projets de modernisation au sein de l’institution et l’accompagnement personnalisé des professionnels concernés.

Nous nous engageons à rendre publics les résultats de cette enquête administrative si la famille y est favorable », précise la direction générale du CHU. Par ailleurs, des temps d’échange et des entretiens avec les collègues de l’infirmier décédé sont toujours proposés en lien avec la médecine du travail et la psychologue du personnel.

La CGT appelle à un rassemblement demain à l’Hotel Dieu

La CGT, elle, ne compte pas attendre les résultats de l’enquête interne. Lors du CHSCT exceptionnel, hier, elle a demandé un moratoire sur les restructurations en cours au CHU notamment le plan « Avenir » et la mise en place du Groupement Hospitalier de Territoire. Selon le syndicat, ces plans vont aggraver la situation à l’hôpital : « perte de sens des métiers et fonctions, traitement managérial catastrophique des agents avec restrictions médicales et des restructurations uniquement axées sur les gains de productivité et la privatisation ». Sur ces questions, la CGT invite à un rassemblement le mercredi 29 juin à 15 h 30 à l’Hôtel-Dieu.

Par EMMANUELLE REY / http://www.ladepeche.fr/  (lire l’article original)