Pôle emploi ouvre une enquête après le suicide d'un cadre

Posté le 20 septembre 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctUn cadre de la direction générale s'est donné la mort au début du mois de septembre en se rendant au travail. C'est le 3e suicide d'un cadre en sept mois, selon les syndicats.

Le malaise s'installe à Pôle emploi. A la demande des syndicats, l'établissement public a accepté mardi l'ouverture d'une enquête du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail sur le suicide d'un cadre dirigeant, selon le Monde. Jacques Potelet, cadre à la direction générale depuis juin et précédemment directeur territorial du Rhône, a mis fin à ses jours le 9 septembre dernier en gare de Mâcon, alors qu'il devait se rendre à son travail. Il s'agit, selon la CFE-CGC, du troisième suicide d'un cadre de Pôle emploi en sept mois. Ce décès intervient en effet après la mort du directeur des relations sociales de Pôle emploi Ile-de-France, au mois de juillet.

Dans un communiqué, la CFE-CGC dit avoir «toujours et systématiquement refusé les conclusions hâtives et les amalgames simplistes. Mais cette série de drames doit conduire à interpeller sévèrement et profondément notre institution dans toutes ses composantes: culture d'entreprise, management...». Le syndicat pointe un encadrement «véritablement saisi entre le marteau et l'enclume» depuis la fusion de l'ANPE et des Assédic en 2008. «Depuis de nombreux mois, la CFE-CGC alerte la direction sur les dangers causés par l'organisation du travail à Pôle emploi».

Une mutation «mal vécue»

Le syndicat SNU pointe de son côté la réorganisation de Pôle emploi consécutive à la mise en oeuvre du plan Pôle emploi 2015, qui prévoit, entre autres, un suivi différencié des chômeurs selon leur degré d'éloignement du marché du travail. «Ce plan a accéléré la mise sous tension de l'encadrement avec la recherche de gains de productivité à outrance. Pour l'encadrement souvent isolé, cela se traduit par l'accélération des mobilités professionnelles, des mises à l'écart brutales en dehors de toute considération du travail effectué et des compétences», explique le syndicat dans un communiqué.
Sur le blog «En quête d'emploi» du Monde, la femme de Jacques Potelet précise que la mutation de son mari était volontaire, nécessaire à sa progression dans la hiérarchie, mais qu'elle a été «mal vécue». «Ce profil de poste ne correspondait pas à celui qu'il espérait et l'équipe de Paris ne l'attendait visiblement pas», explique-t-elle. Mais il n'a «pas été placardisé» pour autant. A ses yeux, «Pôle emploi n'est pas responsable». La direction de l'établissement public, qui a décidé vendredi de réunir en urgence le CHSCT, s'est déclarée «très affectée par la brutalité de ce drame». Les conclusion de l'enquête devraient être rendues en octobre.

Source (lefigaro.fr)

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