Même mise à mal, la fonction publique attire toujours

Posté le 20 mars 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

altDu 22 au 24 mars, se tient porte de Versailles, à Paris, le Salon annuel de l'emploi public, organisé par le groupe Moniteur. Quatre-vingts exposants (établissements hospitaliers, services de l'Etat, communes, départements, régions) chercheront à attirer, parmi les 13 000 visiteurs attendus, leurs futurs collaborateurs.

Mais la tâche sera rude. Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, la modification du régime de retraite, les restructurations dues à la révision générale des politiques publiques (RGPP), l'austérité budgétaire imposée par la crise de la dette, la critique incessante des "fonctionnaires", sont passés par là. Jusqu'ici, à chaque fois que le marché de l'emploi était sinistré, la fonction publique tirait les marrons du feu en offrant des emplois, un management moins "stressant", des avantages sociaux, de la formation et une progression de carrière lente, mais sûre.

Par comparaison avec une enquête similaire menée en 2004, un sondage Ispos-Logica Business Consulting pour Le Monde et Emploipublic.fr montre, comme le note Etienne Mercier, directeur adjoint du pôle Opinion d'Ipsos Public Affairs, que si "la fonction publique a toujours la cote auprès des jeunes de 15 à 30 ans, avec 73 % déclarant qu'ils pourraient y travailler s'ils en avaient l'opportunité, l'augmentation du chômage n'a pas généré un attrait plus fort, au contraire". En 2004, alors que le marché du travail se portait plutôt mieux, ce chiffre était de 75 %.

En revanche, hors de "la garantie de l'emploi", qui reste la première motivation d'un tel choix au même niveau qu'en 2004 (59 %), tous les autres atouts sont en recul : intérêt des métiers (- 2 points), conditions et durée de travail (- 4), rémunération (- 6), retraite (- 6), évolution de carrière (- 12) ; mais aussi les atouts spécifiques : service de l'intérêt général (- 8) et contact avec le public (- 20).

Pour autant, le secteur privé n'en profite pas. Il continue à être moins bien perçu en termes de "bien-être au travail", et les avis sont partagés sur tous les autres aspects du management (carrière, reconnaissance, rémunération).

Le sentiment dominant des jeunes interrogés est que la crise est partout, sans épargner, cette fois-ci, le secteur public. C'est pourquoi ils s'opposent majoritairement à la réduction de ses effectifs, car c'est, pour eux, une porte de plus qui se ferme.

source : le monde économique

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